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Grève Gardel : « le sang risque de couler »

Des opérateurs de coupe et des planteurs excédés ont bloqué hier le pont de l'Autre Bord du Moule. Tout comme devant l'usine de Gardel, ils ont déversé des cannes. Ils exigent qu'usiniers et ouvriers trouvent rapidement un accord afin que la compagne sucrière reprenne.
[ Vendredi 27 avr. 2012, 00:07 | DOMactu.com | Par Karen Bourgeois ]
« Normalement, ce sont 50 000 tonnes de cannes qui auraient déjà du être broyées. Vous imaginez la perte pour les planteurs» a indiqué Luc Machecler, le président de la SICADEG et le représentant du GIE-Canne-Guadeloupe.

Cela fait, en effet, plus de dix jours que les ouvriers de l'usine de Gardel sont en grève et réclament l'application de l'accord Bino, « dans les termes signés en 2009 ».

Depuis le début du conflit, plusieurs rencontres ont été organisées, mais les deux parties se sont à chaque fois quittées dos à dos.

Pour sortir de l'impasse, la direction avait fait de nouvelles propositions. « Insuffisantes » selon les ouvriers qui avaient alors demandé l'arbitrage du Préfet.

Mais Amaury de Saint-Quentin avait renvoyé ouvriers et direction à la commission paritaire de suivi et d'interprétation de la clause de convertibilité de l'accord Bino.

Les présidents des conseils régional et général ont, quant à eux, appelé « au retour à la sérénité et à la reprise de la campagne ».

Victorin Lurel et Jacques Gillot, « soucieux de l'avenir de la filière » devraient ainsi rapidement saisir cette dite-commission.

Mais en attendant, les opérateurs de coupe et les planteurs se disent « pris en otage de ce conflit ». Ils ne comprennent pas que le Préfet n'intervienne pas.

« Avec une grève qui s'éternise, nous entrons dans une période extrêmement critique et dangereuse » a insisté Luc Machecler.

Après le pont de la Boucan à Sainte-Rose et Gardel la semaine dernière, opérateurs et planteurs ont donc bloqué hier matin le pont de l'Autre-Bord du Moule.

Interrompant la circulation, ils ont déversé des cannes au milieu de la chaussée, tout comme à l'entrée de l'usine de Gardel.

« J'en appelle à la prise de responsabilité de tout un chacun. Les choses risquent de dégénérer et le sang risque de couler » craint Luc Machecler.

Et d'ajouter : « Certains pourraient déposer le bilan, avant la fin de l'année. Les grévistes sont sans cœur. Ils sont les bourreaux de leur propre peuple ».
Karen Bourgeois - DOMactu.com
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