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Chikungunya : « les DFA sous surveillance renforcée »

Une épidémie de chikungunya est déclarée à Saint Martin. Les autres territoires sont en surveillance renforcée. L'objectif est d'éviter et/ou de contrôler au plus vite l'instauration d'une chaîne de transmission du virus.

[ jeudi 12 déc. 2013 | DOMactu.com | Par Karen Bourgeois ]

DOMactu vous propose le dernier bulletin de l'Institut de Veille Sanitaire.

« En 2006, le risque d'importation du virus dans les DFA avait été considéré réel en raison de l'épidémie sévissant dans l'Océan Indien et des échanges des DFA avec cette région.

Aujourd'hui, ce risque est devenu une réalité à Saint-Martin et a considérablement augmenté dans les autres territoires des DFA.

On peut rappeler que le virus du chikungunya n'a jamais circulé dans la région et qu'en conséquence l'ensemble de la population, non immunisée, est susceptible de contracter la maladie, contrairement à la situation de la dengue.

Par ailleurs, la météorologie très pluvieuse des Antilles ces derniers jours a créé une multitude de collections d'eau, et donc de gîtes larvaires pour l'Aedes Aegypti favorisant sa multiplication.

Enfin, les fêtes de fin d'année et la saison touristique qui débute favorisent et multiplient les échanges familiaux et amicaux au sein et entre les différents territoires des DFA.

Tous ces facteurs augmentent le risque d'infestation des moustiques par le virus et de contamination de la population tant à Saint-Martin que dans les autres territoires.

La période actuelle est donc celle au cours de laquelle les efforts de détection précoce des cas, de surveillance épidémiologique, et d'actions de contrôle des moustiques doivent être à leur niveau maximal pour faire diminuer le risque d'épidémie sur l'ensemble des territoires des DFA.

RAPPEL SUR LA MALADIE

Après une incubation silencieuse de 4 à 7 jours en moyenne (mais pouvant être comprise entre 1 et 12 jours), une fièvre élevée apparaît brutalement accompagnée d'arthralgies pouvant être intenses, touchant principalement les extrémités (poignets, chevilles et phalanges).

D'autres signes peuvent également survenir : des myalgies, des céphalées et un exanthème maculo-papuleux qui peut s'accompagner d'un prurit cutané, notamment au niveau de la voûte plantaire.
Des hémorragies bénignes à type de gingivorragies et d'épistaxis sont aussi possibles, surtout chez les enfants.

La phase aiguë de l'infection par le Chikungunya dure en moyenne 5 à 10 jours.

Elle correspond à la phase virémique, phase pendant laquelle le malade être piqué par un autre moustique et entretenir la chaîne de transmission.

Les infections asymptomatiques sont possibles (à la Réunion, la proportion de formes asymptomatiques a pu être estimée à 13%)

Dans tous les cas, l'immunité acquise paraît durable.

Les symptômes aigus régressent généralement en 5 à 10 jours.

Néanmoins, les douleurs articulaires peuvent persister au-delà de cette phase aiguë et, après une phase asymptomatique, des rechutes articulaires avec ou sans fièvre peuvent survenir par intermittence.

La maladie peut évoluer vers une phase chronique marquée par des arthralgies persistantes provoquant une incapacité partielle pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois (parfois années).

Il est impératif de protéger immédiatement des piqûres d'Aedes un patient suspect fébrile (celui-ci pouvant être virémique), avant même le retour des résultats des examens sanguins.

Cette protection (moustiquaire, répulsifs...) doit être poursuivie au minimum pendant 7 jours après le début des symptômes ».

Karen Bourgeois - DOMactu.com

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