Guadeloupe TéléVision liquidée

La décision, finalement attendue, est donc tombée hier en fin de matinée : après moult péripéties, l'aventure GTV est bel et bien terminée.

On savait l'entreprise en grande difficulté financière. La cessation de paiement avait été constatée au regard du passif exigible qui dépasse le million d'euros.

Il convient d'ajouter un passif financier de 900 000 euros et un actif réalisable jugé actuellement nul par l'administrateur.

Lundi, lors de l'assemblée générale convoquée par l'administrateur judiciaire, les actionnaires avaient refusé de mettre de nouveau la main au porte-monnaie.

Il s'agit de BUT, du Groupe André Saada, du Groupe Loret, de la SEMSAMAR, de la Région Guadeloupe (par l'intermédiaire de son fonds d'investissements, la SAGIPAR), de Marie-Paule Bélénus et de Pierre Fabbri.

L'administrateur judiciaire a donc proposé au Tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre de prononcer la liquidation judiciaire de GTV, sans poursuite d'activités.

Alors il est vrai que cet épilogue semblait inéluctable. Pour mémoire, Karen-Kelly Mamie avait démissionné de ses fonctions de PDG le 16 mars dernier.

« Il est apparu que, si je disposais des compétences et des connaissances quant au fonctionnement opérationnel de la chaîne, l'antériorité de la situation financière de la société ne permettait pas d'envisager la poursuite de l'activité sans intervention financière rapide afin notamment d'en honorer le passif. »

On se rappelle également que la chaine privée avait eu un contentieux avec l'Agence Presse Média Caraïbes GP qui réalisait ses journaux télévisés. Et avait été condamnée à régler ses dettes, soit 175 000 euros.

Et puis, pour finir, GTV est née des cendres de La Une Guadeloupe qui avait été liquidée, quant à elle, le 20 mai 2010. Etait-ce un mauvais présage ?

En tout cas, une partie des salariés de GTV, pour la plupart anciens salariés de l'A1, a décidé de porter plainte contre X auprès du parquet pointois pour :

« Destruction de l'outil de travail, destruction de l'avenir professionnel, gestion douteuse de l'outil de production avec volonté de nuire, abus de biens sociaux et dépenses injustifiées de finances publiques ».

Affaire à suivre.