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« Napo » a tiré sa révérence

Napoléon Magloire, le plus ancien des maitres ka de Guadeloupe est décédé hier à l'âge de 93 ans des suites d'une longue maladie. « Napo » était le fidèle compagnon de Vélo, une autre légende du gwo-ka, avec lequel il a enregistré le mythique «An rivé an léwoz a yo la».
[ Mercredi 01 mai 2013, 00:10 | DOMactu.com | Par Karen Bourgeois ]
Né le 25 septembre 1919 à Mare-Gaillard, Le Gosier, Napoléon Magloire a été élevé par sa tante, après le décès de sa maman.

Dès l'âge de 13 ans, il suit son père et son oncle dans l'univers du ka et des léwoz. C'est ainsi qu'il commence à se constituer son répertoire.

Touche à tout, il sera cultivateur, fabriquant de charbon de bois, éleveur. Et après son mariage, il ouvre une boucherie.

Napoléon Magloire organise également des courses de chevaux à l'occasion des fêtes de sections. Avant de devenir marchand ambulant de poissons.

« Napo » a chanté dans le groupe de Mme Adeline avec Vélo. Avec Ismaël Marzence, il pratique le léwoz au commandement.

Et c'est en 1963, à l'âge de 44 ans, qu'il enregistre son premier disque, chez Célini. Il est d'ailleurs le premier chanteur de gwoka enregistré.

Accompagné de Braban et de Vélo, tous deux âgés à l'époque de 32 ans, il enregistre des titres comme « An rivé an léwoz a yo la », « Vivilo », « Misié Rous », « Di adié », « Coq la chanté » et « Dodo Amansia ».

Napoléon Magloire dit « Napo », de son vrai nom Louis Victoire Magloire, est donc décédé hier à l'âge de 93 ans des suites d'une longue maladie.

Dès l'annonce de sa disparition, les témoignages ont afflué. Pour Jacques Gillot, le président du conseil général, il « fait partie des chanteurs les plus talentueux, et parmi les anciens, le seul à détenir un Ka d'Or pour le chant ».

Et d'ajouter : « Ce gardien du patrimoine guadeloupéen a continué de transmettre avec humour et sagesse sa connaissance et son expérience des chants anciens des répertoires Gwoka, Bèlè et chants de travail ».

La Présidente de Région, quant à elle, salue la mémoire de Napoléon Magloire qui « comme beaucoup d'hommes de sa génération a connu une vie laborieuse et a pratiqué plusieurs petits métiers avant d'entamer sa carrière musicale ».

Selon Josette Borel-Lincertin, « véritable passeur de mémoire, il a servi de trait d'union entre les générations. Il était un homme de cœur qui répondait toujours présent pour transmettre, expliquer, faire mieux connaître et apprécier la tradition chantée de Guadeloupe ».
Karen Bourgeois - DOMactu.com
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