Martinique | Société

Ils marchent pour obtenir réparation des "crimes coloniaux"

Le 13ème "Konvwa Pou Reparasyon" parti ce lundi soir de Sainte-Anne. Il est attendu au Prêcheur dans dix jours, à la veille du 22 mai.
[ Lundi 13 mai 2013, 00:00 | DOMactu.com | Par Philippe Daniel ]
L'événement a été initié en 2001 par le MIR, le Mouvement international pour les Réparations, incarné en Martinique par le maire de Sainte-Anne, Garcin Malsa.

Pendant dix jours, une randonnée aux flambeaux traverse, de nuit, la Martinique de l'extrême Sud au grand Nord. Confidentiel au départ, ce Konvwa est devenu, au fil des éditions, un rendez-vous incontournable des célébrations, en mai, de l'abolition de l'esclavage.

Cette année, les organisateurs veulent rendre hommage aux peuples de l'Amazonie et de la Caraïbe. Dans le collimateur , "un triple crime", pour reprendre les mots du MIR : "l'extermination des Amérindiens, la déportation des Africains, la réduction en esclaves de millions d'hommes, de femmes et d'enfants pour des intérêts mercantiles et financiers d'entreprises privées et publiques d'Europe".

Une manifestation qui intervient sur fond d'une nouvelle remise en cause du bien-fondé du concept de "réparation". Le 10 mai dernier, François Hollande a affirmé qu'il était "impossible" d'arriver à une évaluation exacte du coût de ces "crimes". La Garde des Sceaux elle-même, Christiane Taubira, à l'origine de la loi de reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité a estimé qu'il fallait écarter l'idée d'une réparation financière mais réfléchir aux moyens de rétablir une justice foncière et instaurer une politique visant à mieux répartir les terres entre héritiers de colons et descendants d'esclaves.
Philippe Daniel - DOMactu.com
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