Guadeloupe | Faits divers

Kalash et Admiral T mis en examen mais libres

Le Tribunal correctionnel de Paris a renvoyé le procès pour un complément d'enquête dont l'audition de témoins et le visionnage de vidéos.
[ Dimanche 16 nov. 2014, 00:02 | DOMactu.com | Par Sophie Moula ]
Ils étaient nombreux hier à s'être déplacés pour soutenir les deux chanteurs antillais de dance-hall, Admiral T et Kalash.

A l'annonce de leur libération sous contrôle judiciaire, c'est le soulagement, même s'ils restent mis en examen.

Kalash est poursuivi pour « ivresse manifeste, violences sur une fonctionnaire de police (2 jours d'ITT), coups de pied, coups de poing, projection au sol, violences sur un fonctionnaire de police (15 jours d'ITT), gifles, radio et lunettes arrachées, outrage à une fonctionnaire de police ».

Les chefs d'accusation pour Admiral T sont les mêmes, à l'exception de la première victime - le fonctionnaire de police - qu'il n'aurait donc pas touchée.

En ce qui concerne « l'outrage à une fonctionnaire de police », les prévenus lui auraient dit :

« Sale pute, va te faire enculer. Tu ne rappelleras pas de renforts. »

Mais tout comme pour les coups portés aux agents de police, les versions divergent là encore.

Aussi, selon la procureure : « Devant la complexité de cette procédure, des investigations complémentaires sont opportunes ».

Les juges ont souligné qu'il leur manquait de nombreux témoignages et que les bandes de vidéosurveillance n'avaient pas été visionnées.

Pour mémoire, les deux chanteurs antillais avaient été placés en garde à vue jeudi suite à une bagarre avec des policiers, dans le quartier Bastille à Paris.

Tout a commencé par un policier en civil qui a demandé à Jessica Campbell, la femme d'Admiral T, ce qu'elle filmait avec son téléphone.

A-t-elle été bousculée voire frappée ? Son portable a-t-il été jeté au sol comme certains témoins l'affirment ?

En tout cas, la réaction de Kalash est immédiate. Le ton monte. Il s'en prend au policier en civil, qui affirme, de son côté, avoir décliné son identité.

Puis apercevant la scène, une fonctionnaire de police décide d'appeler les renforts. Et c'est là qu'elle aurait, elle aussi, été prise à partie.

A l'audience, le policier en civil, résidant quartier Bastille à Paris, présente un œil au beurre noir et deux doigts pansés.

Mais les avocats des deux Antillais n'ont pas la même lecture des événements. Ils ont déposé une plainte pour « violences policières » et « abus d'autorité ».

Ils disposeraient, par ailleurs, des images de la scène, filmée par la femme d'Admiral T, Jessica Campbell.

En attendant leur procès, leurs deux clients ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire.

Interrogé par nos confrères de France Antilles, Admiral T leur est apparu fortement marqué : « Mon image est entachée. Cette tache ne partira pas. »

Et d'ajouter « C'est la première fois que je me retrouve en garde à vue. Depuis 20 ans, je porte des messages de tolérance, d'amour et de respect ».

Quant à Kalash, il a réagi en ces termes après les risques de pression éventuelle évoqués par le Tribunal à l'encontre de témoins :

« Je vous donne ma parole que nous ne tenterons pas d'entrer en contact avec eux, ni de fuir. Ce n'est pas de notre intérêt. »

En tout cas, cette histoire secoue le monde du dance-hall. La sortie de l'album d'Admiral T est prévue demain, 17 novembre.

Kalash devait lui être en prestation hier soir à Quimperlé. Le concert a bien évidemment été annulé.
Sophie Moula - DOMactu.com