Meurtre Claudy Elisor : libéré pour un souci de fax

Pour rappel, Claudy Elisor (photo) avait été frappé à mort par plusieurs personnes qui s'étaient introduites de force dans une soirée de réveillon, en décembre 2010.

La victime, un guadeloupéen de 31 ans, était le disc-jockey de cette nuit de la Saint-Sylvestre, qui se déroulait en Seine-Saint-Denis.

Seuls deux suspects avaient été arrêtés dans cette affaire, dont Amadou F, 24 ans, qui s'était rendu car il se savait recherché.

Mis en examen pour meurtre et placé en détention à Villepinte, le jeune homme a reconnu avoir été refoulé mais nie toute implication dans le lynchage du DJ.

Le 26 juin 2013, le juge d'instruction avait prolongé son mandat de dépôt et ce dernier a fait appel par fax.

Mais l'audience devant la chambre de l'instruction ne s'est pas tenue dans le délai légal de 20 jours, car expliquent ses conseils :

« Le code de procédure pénale prévoit qu'en cas de dépassement du délai, la sanction est la remise en liberté immédiate du détenu, sauf événement imprévisible, insurmontable et extérieur au service public de la justice ».

Pour expliquer le délai dépassé, le parquet de Bobigny a évoqué un « problème technique» qui a rendu un fax du tribunal indisponible.

Interrogé, le procureur a expliqué ce dysfonctionnement par « la rupture de stock des toners du fait de l'absence de contrat de maintenance du fax compte tenu de son ancienneté ».

Et donc Amadou F. a été libéré le 5 février dernier, après 37 mois de détention. Le procès doit normalement se tenir en mai prochain.

La famille de Claudy Elisor n'a pas caché « son écœurement » et craint que, même s'il est placé sous contrôle judiciaire, le suspect ne se présente pas aux Assises.