Guadeloupe | Culture

Une plaque au Panthéon pour Aimé Césaire

L'hommage national rendu hier à Aimé Césaire était sobre, solennel à l'image du l'homme qu'il a été. Poète, dramaturge et homme politique martiniquais, son nom est aujourd'hui gravé sur une plaque au Panthéon aux côtés de ceux de Victor Scholcher, Emile Zola, ou Victor Hugo.
[ Jeudi 07 avr. 2011, 00:05 | DOMactu.com | Par Julien Mercier ]
Comme l'avaient souhaité ses proches, la dépouille d'Aimé Césaire demeurera en Martinique son île natale. Cela dit, reconnu comme un grand de France, une plaque commémorative dévolue à son souvenir est désormais scellée dans la crypte du Panthéon.

Hier, le monument s'était paré de ses plus beaux habits pour recevoir Nicolas Sarkozy, le président de la République, la famille du poète, de nombreux ministres et élus ultramarins au rang desquels Jacques Gillot le président du Conseil Général et d'un millier d'invités. Césaire, ce ''combattant inlassable de la cause martiniquaise et de la négritude'' a été dignement honoré par la nation toute entière.

Le président de la République a déclaré en citant Césaire, "Nous sommes là pour dire et réclamer : laissez entrer les peuples noirs sur la grande scène de l'Histoire". Cette phrase était lourde de sens et de conséquences car c'était le combat qui allait être le combat de toute la vie d'Aimé Césaire.

La cérémonie retransmise sur écrans géants a été suivi par de nombreux anonymes que le chef de l'Etat s'est empressé d'aller saluer à la fin de la cérémonie. Certains d'entre eux n'ont pas caché leur émoi de voir un homme noir entrer au Panthéon. Ce qui pourrait ouvrir la porte d'autres.
Le parcours scolaire du chantre de la négritude a également été salué grâce à la présence d'élèves de Martinique mais aussi du lycée Louis Le Grand et de l'Ecole normale supérieure.

Le Panthéon sera ouvert gratuitement au public jusqu'à dimanche afin qu'il puisse saluer la mémoire de cet intellectuel et homme politique engagé, chantre de la négritude, militant anti-colonialiste et "ami-frère" de Léopold Sedar Senghor.

Lors de son déplacement aux Antilles en janvier, le président Sarkozy avait annoncé l'hommage solennel de la Nation à Aimé Césaire. Une manière pour lui de marquer la reconnaissance de la nation et de prouver la vitalité des cultures d'Outre-mer au Français de Métropole.

Même si les relations entre Nicolas Sarkozy et Aimé Césaire ont parfois été tendues, les deux hommes s'étaient ensuite réconciliés après la loi controversée sur les bienfaits de la colonisation. Le chef de l'Etat avait par la suite présidé les obsèques nationales d'Aimé Césaire en 2008 à Fort-de-France.

Césaire restera à tout jamais comme celui qui a voulu faire passer un examen de conscience à la France, examen dans lequel la Métropole n'a toujours pas réussi.
Julien Mercier - DOMactu.com
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