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Préfecture : renforcement des brigades anti chikungunya

Afin de lutter contre l'épidémie de chikungunya, la Préfète a décidé de mettre à disposition des collectivités 100 contrats d'agents de prévention et 40 sapeurs pompiers. DOMactu vous propose la totalité du communiqué de Marcelle Pierrot.
[ Mardi 24 juin 2014, 00:07 | DOMactu.com | Par Sophie Moula ]
La Préfète de Région a réuni le jeudi 19 juin le comité de gestion de l'épidémie de chikungunya qui rassemble les maires, les grandes collectivités, les institutions et acteurs de la lutte contre ce virus.

Cette réunion a permis de faire l'annonce aux partenaires d'un renforcement des moyens humains mis à disposition des collectivités territoriales pour « armer » les brigades anti-chikungunya qu'elles doivent constituer.

Ainsi madame la préfète, vient-elle d'autoriser par arrêté préfectoral le recrutement de 100 contrats d'agents de prévention sanitaire, pris en charge à 95 % par l'État, en vue de lutter contre la prolifération du Chikungunya.

Ces contrats de type CUI CAE (Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement dans l'emploi) sont réservés aux demandeurs d'emploi de longue durée.

Ils sont conclus par les collectivités pour une durée de 1 an renouvelable une fois.

Par ailleurs, à la demande de Madame la Préfète, le service départemental d'incendie et de secours de la Guadeloupe va abonder sa participation quotidienne à l'éradication des gîtes larvaires de 40 pompiers par jour.

Les équipes constituées comprendront des spécialistes de l'intervention en milieu périlleux, à même de traiter la suppression mécanique des gîtes larvaires situés en hauteur.

Depuis le début de l'épidémie, l'État et l'ARS sont fortement mobilisés.

Madame la Préfète a rappelé que, dès l'apparition du virus, transmis par le moustique aedes aegypti, le 6 décembre 2013 à Saint Martin, l'État et l'ARS ont tout mis en œuvre pour contenir l'épidémie (des renforts ont ainsi été mobilisés pour soutenir la lutte anti-vectorielle sur l'île et les acteurs locaux, dont la collectivité et la partie hollandaise, ont organisé de multiples actions de mobilisation sociale).

Dès l'identification du 1er cas autochtone en Guadeloupe le 24 décembre 2013 :

1. un comité de suivi et de coordination a été mis en place et a adopté un plan d'action autour de 3 axes :
- la mobilisation sociale et la lutte anti-vectorielle
- la maîtrise des gîtes à risque, notamment les véhicules hors d'usage (VHU)
- le suivi des conséquences environnementales.

2. Les maires ont aussi été mobilisés dans deux réunions d'arrondissement les 13 et 14 janvier 2014.

Le premier foyer de cas groupés en Guadeloupe (quartier de la Mahaultière à Baie Mahault, mi-janvier 2014) a ensuite été rapidement identifié et des « brigades anti-chikungunya » (commune/ARS/pompiers) ont été mises en place pour le circonscrire.

Il en a été de même dans les autres communes, ce qui a ralenti l'évolution de la maladie puisque ce n'est qu'en avril (10/04) que la Guadeloupe est passée en « Alerte épidémie », et le nombre de cas est devenu important à partir de la semaine de Pâques.

En matière de lutte anti-vectorielle, les actions de réponse dans ce domaine sont passées d'interventions ciblées systématiques autour de tous les cas (y compris les cas suspects) à des interventions plus globales au niveau des zones de forte circulation virale.

Globalement, ce sont 223 interventions ciblées autour des cas qui ont été réalisées.

Dans le cadre des opérations de grande envergure (Brigades Anti-Chikungunya), plus de 5 000 maisons ont été visitées, plus de 2 600 gîtes larvaires ont été détruits.

Par ailleurs, avec le concours de la région Guadeloupe plus de 1 200 tonnes de véhicules hors d'usage (VHU) et d'encombrants métalliques ont été enlevés au cours des 5 premiers mois sur 13 communes, c'est bien plus que ce qui est collecté en une année.

Enfin, 1248 litres de produit insecticide (deltaméthrine) ont été utilisés depuis janvier pour plus de 230 pulvérisations sur l'ensemble de l'Archipel.

Aujourd'hui les pulvérisations se poursuivent 6 jours sur 7. Jamais autant de pulvérisations n'avaient ainsi été réalisées.

En matière de soins, Madame la Préfète de région rappelle que le chikungunya est une maladie de ville et qu'il est nécessaire de réserver les urgences aux cas graves.

Les opérateurs de la régulation du SAMU ont été formés à la maladie et savent prodiguer à la population les conseils les plus appropriés.

Le numéro de téléphone est le 0590 90 13 13. Les médecins libéraux quant à eux, s'engagent eux aussi dans cette lutte contre l'épidémie en augmentant leur plage de travail.

En dépit de toutes ces mesures, l'épidémie progresse et la mobilisation de tous est plus que jamais nécessaire.
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Sophie Moula - DOMactu.com
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