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Charlie Hebdo : douze morts et une rédaction décimée

Douze personnes ont été assassinées hier au siège de Charlie Hebdo. Un suspect est en garde à vue, mais nie toute implication. Deux autres sont activement recherchés.

[ jeudi 08 janv. 2015 | DOMactu.com | Par Sophie Moula ]

Un agent d'entretien, deux policiers, huit journalistes et un invité ont été abattus froidement hier par deux individus.

Les douze victimes de la tuerie...

Frédéric Boisseau, agent d'entretien
Les deux assaillants ont demandé à deux hommes de maintenance se trouvant à l'accueil, où se situaient les locaux de Charlie Hebdo, puis ils ont ouvert immédiatement le feu et tué Frédéric Boisseau.

Franck Brinsolaro, brigadier au service protection
Ce policier était affecté à la protection de Charb. Agé de 49 ans, Franck Brinsolaro, père de famille de deux enfants, était marié à une journaliste, la rédactrice en chef du journal L'Eveil Normand.

Ahmed Merabet, policier du 11e arrondissement
Ce policier de 42 ans était membre de la brigade VTT du commissariat du XIe arrondissement. Les assaillants l'ont assassiné après l'attaque, alors qu'il patrouillait dans le quartier. Il a été abattu d'une balle dans la tête, alors qu'il se trouvait à terre.

Cabu
De son vrai nom Jean Cabut, le caricaturiste de 76 ans assurait la direction artistique de Charlie Hebdo, dont il était un pilier. Cabu avait publié ses premiers dessins à l'âge de 16 ans dans le quotidien local L'Union de Reims. Il reste pour beaucoup le créateur du personnage « Mon beauf », qui fit sa première apparition dans le journal satirique en 1973. Cabu a également travaillé pour la télévision, notamment au sein de l'émission pour enfants « Récré A2 » aux côtés de Dorothée et à « Droit de réponse », l'émission de Michel Polac. Il était le père du chanteur Mano Solo, mort en 2010.

Charb
De son vrai nom Stéphane Charbonnier, le dessinateur et journaliste français de 47 ans, était directeur de Charlie Hebdo depuis 2009. Il avait participé à différentes publications, dont L'Echo des savanes, Télérama, Fluide Glacial ou encore L'Humanité. Depuis l'incendie criminel en 2011 contre Charlie Hebdo, il se savait menacé et vivait sous protection policière permanente. Il avait déclaré au Monde en 2012 : « Je n'ai pas de gosses, pas de femme, pas de voiture, pas de crédit. C'est peut-être un peu pompeux ce que je vais dire, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux. »

Honoré
Agé de 73 ans, Philippe Honoré usait de ses crayons depuis 1992 pour Charlie Hebdo. Cet autodidacte est l'auteur du dernier dessin twitté par l'hebdomadaire, quelques instants seulement avant l'attaque. On y voit le chef de l'organisation de l'Etat Islamique Abou Bakr al-Baghdadi présenter ses voeux: « Et surtout la santé! ». L'illustrateur avait publié son premier dessin de presse à 16 ans, dans Sud-Ouest et multiplié les collaborations dans les années 1970 (Le Magazine littéraire, Libération...). Honoré avait également publié plusieurs ouvrages.

Tignous
De son vrai nom Bernard Verlhac, le dessinateur de 57 ans était une figure centrale du dessin de presse depuis 1980. Pilier de Charly Hebdo et de Fluide Glacial, il est décrit comme un dessinateur « plein de pertinence et d'impertinence à la fois ». Auteur de dessins critiques et humoristiques, il était apprécié pour la sensibilité et la justesse de ses dessins.

Wolinski
Le doyen de Charlie Hebdo, âgé de 80 ans, était l'un des dessinateurs français les plus publiés et les plus prolifiques. Passé par Hara-Kiri où il débuta, le JDD, ou encore L'Humanité et Le Nouvel Observateur, Georges Wolinski était une figure incontournable de la caricature. Il avait rejoint l'hebdomadaire Charlie Hebdo en 1961, dont il fut rédacteur en chef de 1970 à 1981.

Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse
Elle collaborait deux fois par mois à l'hebdomadaire avec sa rubrique intitulée « Charlie Divan ». Elle était aussi l'auteur d'essais « Le désir et la putain », publié chez Albin Michel, et « Un homme + une femme = quoi ? », chez Payot.

Bernard Maris
L'économiste iconoclaste de gauche de 68 ans était reconnu pour la qualité de sa pensée et son art de la vulgarisation. Actionnaire de Charlie Hebdo depuis 1992, il avait été le directeur adjoint du journal jusqu'en 2008. Il rédigeait chaque semaine une chronique signée « Oncle Bernard ». Chroniqueur sur France Inter, il animait notamment tous les vendredis Le débat économique face à Dominique Seux.

Mustapha Ourrad
Il correcteur à Charlie Hebdo après avoir longtemps travaillé pour Viva, le magazine des fédérations des mutuelles de France. Né en Algérie, il était arrivé en France à vingt ans. Il avait intégré une maison d'édition puis divers journaux où il était apprécié pour son érudition, mais aussi son sens aigu de l'autodérision. Autodidacte, cet homme discret impressionnait ses amis par sa culture, notamment des philosophes et de Nietzsche en particulier.

Michel Renaud
Ce Clermontois, ancien directeur de cabinet du maire de la ville, était l'invité d'honneur hier de Cabu pour la conférence de rédaction hebdomadaire. Fondateur du festival « Rendez-vous du carnet de voyage », ce journaliste de formation était venu rendre à Cabu les dessins que ce dernier lui avait prêté pour la dernière édition de son festival. Il était accompagné de Gérard Gaillard, l'un des organisateurs du festival, mais qui a réussi, lui, à échapper à la fusillade.

Sophie Moula - DOMactu.com

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