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L’Université des Antilles est officiellement née

Les députés ont ratifié hier l'ordonnance qui transforme officiellement l'Université des Antilles et de la Guyane en Université des Antilles.
[ Vendredi 20 févr. 2015, 00:15 | DOMactu.com | Par Sophie Moula ]
Le projet de loi ratifiant l'ordonnance de juillet 2014 portant transformation de l'UAG en Université des Antilles a été adopté hier à l'Assemblée Nationale.

La répartition est la suivante :

41 voix pour (36 socialistes, 3 radicaux et 2 écologistes), 22 absentions (5 GDR, 16 UMP et le rapporteur socialiste) et 1 contre UMP.

Pour mémoire, cette loi découle de la scission en 2013 du pôle guyanais de l'UAG. Ce pôle est devenu l'Université de la Guyane au 1er janvier dernier.

Et donc hier après-midi, comme attendu, les débats ont été houleux.

Le démantèlement de l'UAG a de nouveau été dénoncé. Le scandale des détournements de fonds publics au CEREGMIA a été abordé.

La continuité du mandat de Corine Mencé-Caster a aussi été évoquée, quand on sait que certains voudraient la voir quitter ses fonctions.

Mais les deux principaux points de friction ont été d'abord la répartition des budgets entre le pôle guadeloupéen et le pôle martiniquais.

Selon l'amendement : « En tenant compte des projets universitaires de chaque pôle et de critère objectifs, comme les effectifs d'étudiants, les enseignements dispensés, les activités de recherches ou encore les surfaces ».

C'est le terme de « surfaces » qui a provoqué une passe d'armes entre Victorin Lurel d'une part et Alfred-Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor d'autre part.

Le député guadeloupéen a rappelé qu'en 10 ans la Guadeloupe avait investi 100 millions d'euros, notamment avec la création du Campus du Camp-Jacob.

Et d'ajouter : « Chaque année, quand la Martinique met 300 000 euros, la Guadeloupe investit 3 millions ».

Les deux députés martiniquais ont immédiatement réagi en parlant d'un « arbitrage discriminatoire ».

Et d'argumenter : « Attribuer 80% des ressources à la Guadeloupe aboutirait à l'asphyxie du pôle Martinique ».

Finalement, la règle qui a été retenue est 60% pour la Guadeloupe et 40% pour la Martinique, mais cela n'a satisfait aucune des deux iles.

« Ce qui vient de se faire ne sera pas accepté là bas. Et peut entamer le démantèlement » a regretté Victorin Lurel.

Et puis, le mode de désignation de la gouvernance a également fait l'objet de discussions très animées.

Au final, l'amendement supprime l'élection conjointe du président de l'Université et des vices présidents de pôle universitaire régional sur une liste commune.

Pour le député Nilor, qui rappelle qu'il n'est pas de droite :

« Cette proposition du Sénat permet d'obliger la Guadeloupe et la Martinique à se mettre d'accord, plutôt que de privilégier les divisions de personnes ».

Mais voilà, c'est l'élection pour 5 ans des vices présidents de l'Université des Antilles (présidents des deux pôles) par les conseils de pôles qui est rétablie.

Ces conseils éliront ensuite le Président de l'Université.

Une chose est sûre : ce dossier des plus complexes et qui continue de diviser est bien loin d'être ficelé.

Le texte doit maintenant passer en commission mixte paritaire, composée de 7 sénateurs et 7 députés.
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Sophie Moula - DOMactu.com
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