Martinique | Entretiens

Entretien avec Madeleine de GrandMaison


Madeleine de GrandMaison
Source : DOMactu
Madeleine de GrandMaison, est conseillère régionale depuis 1983, et assume la fonction de 5ème vice présidente de l'Assemblée. Elle préside également le Comité Martiniquais du Tourisme et le Comité de Bassin de la Martinique dont elle a la charge jusqu'en 2011. Au cours d'un petit déjeuner de presse, la conseillère régionale a accordé une interview à DOMactu.
[ Samedi 30 sept. 2006, 07:30 | DOMactu.com | Par Frédérique Laurent ]

DOMactu : Quel bilan pouvez-vous dresser au niveau touristique pour l'année 2005 ?

MdGM : Le bilan est  plutôt encourageant mais certains trouveront les résultats modestes. Nous avons donc  une augmentation globale du tourisme de séjour d'environ 3%. Evidemment c'est une moyenne, il ya des jours plus et des jours moins. Le tourisme de croisière, quant à lui, est en très mauvais état. Mais on ne peut pas tout mener de front, c'est un autre chantier auquel il faudra s'attaquer.

DOMactu : Quels enseignements le Comité Martiniquais du Tourisme a-t-il pu tirer de ces chiffres ?

MdGM : Notre clientèle majeure vient surtout d'Europe. De la France, cela a un peu baissé, au profit d'autres pays d'Europe : l'Italie, la Suisse, l'Allemagne et surtout la Belgique. Au niveau des Amériques l'augmentation est  considérable, mais ce n'est pas encore la foule. En particulier, en provenance des Etats-Unis et un peu de touristes du Canada. On rapproche ces arrivées de la réouverture du Club Med et de l'arrivée d'American Eagle. Au CMT, nous avons donc décidé d'intensifier la promotion sur ces marchés, d'autant plus que nous avons l'espoir de voir arriver Delta Airlines.  Dernier petit enseignement que nous avons relevé, l'année a eu beaucoup moins de creux. C'est probablement lié aux martiniquais eux-mêmes qui se sont déplacés au lieu de partir en vacances.

DOMactu : Vous participiez cette année pour la 3ème fois à la manifestation TOP RéSA à Deauville, du 21 au 23 septembre, quels sont vos objectifs ?

MdGM : Consolider notre image, notre destination, la faire émerger définitivement avec l'image très belle que nous avons trouvée, mais aussi avec les produits  de qualité que nous avons formatés. Tel que le produit " Congrès ", qui peut être très intéressant pour la Martinique à plusieurs points de vue. La clientèle de " Congrès " est une clientèle qui dépense beaucoup, elle apporte un plus et surtout on espère qu'elle ne restera pas une clientèle de " congrès ". Ainsi, on met en place des circuits, des excursions de plaisance, pour qu'il y ait des retombées.

DOMactu : On peut le dire Madeleine de GrandMaison, vous êtes une femme très occupée, très passionnée. Le 12 septembre vous étiez au Ministère du Tourisme. Comment avez-vous accueilli notre nouvelle fonction au sein du Conseil National du Tourisme ?

MdGM: J'ai été choisie en tant que personnalité qualifiée pour les 5 ans à venir. C'est une mise à disposition pour une compétence, cela ne m'embête pas du tout. A mon sens, ça peut me servir en tant que Présidente du CMT, et plus généralement nous servir à nous martiniquais. Il est bon que les départements d'Outre mer avec leur spécificité insulaire soient représentés  par des gens qui ont conscience de l'importance du tourisme pour ces îles de l'Outre-mer.

DOMactu : Vous êtes impliquée dans la vie martiniquaise, quels sont  les points  qui vous tiennent à cour ?

MdGM : Le bon état de l'environnement qui est notre poule aux oufs d'or. Egalement la desserte aérienne, qui permet aux touristes de venir mais aussi, à nous de circuler dans le monde. Et puis c'est notre économie globale qu'il faudrait soutenir, consolider et diversifier. Mais mon petit coup de cour va à la place de la femme dans les rouages et dans la gestion de notre Martinique. A l'heure actuelle, exister en tant que femme dans les affaires publiques, c'est se battre. Mais là, on va souvent avoir  l'impression que vous êtes agressive.

DOMactu : Si vous aviez un seul combat à mener, quel serait il ?

MdGM : Ce serait celui qui se présenterait, mais je ne doute pas que ce soit le combat de notre existence en responsable, soit faire face à l'Etat français, pas en opposition mais en collaboration franche. Il faut prendre de la responsabilité mais j'aurai souhaité que notre pays soit plus largement gouverné par nous. Que nous soyons plus audacieux. Il faut que nous décelions les pans et les créneaux dans lesquels nous pouvons exister par nos propres moyens et nous faire avancer. Là, je pense que c'est de l'audace qu'il faut. A mon sens, il faut également  être humble et ne pas vouloir chacun triompher pour soi. A l'heure actuelle, il me semble que tous, nous pourrions parfaitement nous mettre ensemble pour faire front et pour faire avancer le pays. Or, je m'aperçois que chacun est dans sa chefferie, et c'est très embêtant.

DOMactu : C'est un message que vous lancez aux martiniquais ?

MdGM : Oui, et là je parle en tant que martiniquaise. Je cesse d'être une politique. Il est inconcevable que nous ne nous mettions pas ensemble pour faire avancer le pays. On ne gagne rien à vouloir avancer seul. C'est d'ailleurs pour ça que je n'étais pas allée aux législatives, il y a 3 ans.

DOMactu : Ca veut dire que l'on va vous retrouver bientôt à un poste stratégique ?

MdGM : Je ne sais pas qui me mettra là (Rires) à ce poste stratégique. Mais il ne faut pas penser que Mme De GrandMaison est éternelle et infatigable ! Je ne vais pas  me battre de façon acharnée, à rompre mon cour. Je vais essayer de vivre aussi ma vie, être tranquille et aller au fond des choses. C'est-à-dire ne pas faire comme la tortue qui envoie du sable derrière en permanence. A l'heure actuelle, je pense que c'est mon logo, c'est la mère tortue qui envoie du sable non stop, mais il faut aussi qu'elle sauve ses oufs pour préserver son avenir.

Frédérique Laurent - DOMactu.com
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