Martinique | Politique

Un succès Royal aux Antilles

Il fallait être aveugle pour ne pas se rendre compte du succès de la candidate socialiste, Ségolène Royal, en déplacement en Martinique. Toute la gauche s'était réunie en comité pour lui faire un accueil chaleureux.
[ Lundi 29 janv. 2007, 03:15 | DOMactu.com | Par Frédérique Laurent ]

« Mwen sé an femn doubout » C'est l'expression que la présidente à la présidentielle aura retenu de son séjour en Martinique, riche en rencontres de tout genre.

Le vendredi matin , c'est à son ancien établissement scolaire qu'elle avait tenu à se rendre, pour en quelque sorte renouer avec son passé. Les petites écolières en uniforme du Couvent Saint Joseph de Cluny, l'ont ainsi fait replonger dans les années quand elle était au CE2.

Puis direction Fort de France, avec son premier bain de foule foyalais, où elle avait rendez vous avec le chantre de la négritude. Une rencontre avec Aimé Césaire très attendue par la socialiste, puisqu'il y a  29 ans de cela, elle avait fait la demande pendant son stage à la préfecture de la région, mais cela lui avait été refusé. Après un bref entretien avec le maire honoraire de la capitale, Ségolène Royal a descendu les marches de l'ex-hôtel de ville, bras dessus, bras dessous avec Aimé Césaire. Jamais, le poète ne s'était autant impliqué dans une campagne présidentielle.

Dans son discours aux sympathisants, Aimé Césaire lui a confirmé son appui en tant que président d'honneur de son comité de soutien en Martinique, mais également pour son projet électoral. La tête sur les épaules, Césaire n'a point oublié de lui signifier, qu'il faut, à tout prix, préserver l'identité martiniquaise. « Liberté, Egalité, Fraternité et Identité » ont été ses mots pour Ségolène Royal qui les a entendus et les a compris.

Le vieil homme, qui l'a adopté, « c'est une petite martiniquaise », et l'a, par la même occasion, rebaptisé Ségolène Loyal. Serge Letchimy, le maire de Fort de France, mais celui surtout qui a repris le flambeau de Césaire au PPM, est resté dans le même esprit que le poète : « Ségolène ou sé an femn doubout (.) é an poto mitan ».

C'est au meeting de Trinité dans la soirée de vendredi, que la présidente du Poitou Charentes, a mis en avant sa différence face au candidat UMP, Nicolas Sarkozy, venu ici il y a quelques mois de cela.

« Je serai la présidence d'une France métissée » a déclaré Ségolène Royal face à un parterre de socialistes, dans l'un des fiefs de la gauche martiniquaise. Dans son discours qu'elle débutera en créole, elle réaffirmera son attachement aux diversités. Les 2000 personnes présentes sur la place joyeuse à Trinité n'ont à ce moment qu'une seule expression à la bouche « Ségolène Présidente ».

En métropole, la visite aux Antilles de la candidate socialiste est décortiquée par ses opposants afin d'y relever des incohérences. Après son séjour en Guadeloupe, samedi et dimanche, Mme Royal avoue avoir donné un nouveau souffle à sa campagne.

Frédérique Laurent - DOMactu.com
Les commentaires ne sont plus disponibles pour les articles de plus de 21 jours