Guadeloupe, Martinique | Santé

"Aucun lien démontré" entre les pesticides et la santé des Antillais (InVS)

L'Institut de veille sanitaire (InVS) a relevé mardi "qu'à ce jour, aucun lien n'a été démontré" entre l'usage des pesticides aux Antilles et la santé des habitants, mais va renforcer sa surveillance pour détecter "toute conséquence potentielle" de la présence des pesticides organochlorés.
[ Mercredi 19 sept. 2007, 00:26 | DOMactu.com | Par Annabelle ]
PARIS, 18 sept 2007 (AFP) - "La plus grande fréquence absolue du cancer de la prostate aux Antilles par rapport à la métropole peut être expliquée par l'origine ethnique de la population", déclare l'InVS dans un communiqué, en faisant référence à des travaux conduits aux Etats-Unis (populations afro-américaines).

 Quant à la diminution du nombre d'enfants par femme, elle "relève de bien d'autres causes que d'un impact sanitaire sur la biologie de la reproduction", ajoute l'InVS.

 Les résultats de recherches effectuées chez l'animal, mais aussi, dans le cas du chlordécone, chez l'homme, "dans une cohorte de personnes exposées massivement à la suite d'un accident industriel survenu aux Etats-Unis, ont révélé une toxicité principalement hépatique, neurologique et sur la reproduction". Mais il s'agissait "d'expositions beaucoup plus importantes que celles enregistrées aux Antilles", relève l'InVS.

 Il rappelle avoir publié en 2004 un rapport faisant le point des connaissances sur les dangers potentiels des insecticides organochlorés toujours présents dans les sols aux Antilles -bien que leur usage y soit maintenant interdit-, suivis de plusieurs analyses complémentaires en 2005 et 2006.

 D'après les études menées, 3,3% de la population martiniquaise, soit environ 12.000 personnes, seraient "du fait de leurs habitudes alimentaires, au delà de la dose journalière admissible permettant de garantir l'absence d'effets sanitaires", résumait l'InVs dans un éditorial du Bulletin d'alerte et de surveillance Antilles Guyane de juillet 2006.

 De nouvelles études (Ti Moun et Karuprostate) coordonnées par l'Unité 625 de l'Inserm sont en cours, dont les résultats seront connus en 2008.

 La première repose sur le suivi de 1.200 femmes enceintes du sixième mois de grossesse à l'accouchement et celui de 200 bébés jusqu'à l'âge de 18 mois. La deuxième s'intéresse aux facteurs de risque du cancer de la prostate. Une autre étude concerne la répartition spatio-temporelle des cancers en Martinique.
Annabelle - DOMactu.com
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