Guadeloupe | France

11 novembre : les Ultramarins honorés

Pour la 1e fois, une cérémonie a été organisée à Paris, dans le 4e arrondissement en mémoire des militaires de l'Outre-mer morts durant la guerre 14-18. Un rapport dénonçant l'augmentation du nombre de dates commémoratives en France doit être remis aujourd'hui au Secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.
[ Mercredi 12 nov. 2008, 00:03 | DOMactu.com | Par Kristyan Julin ]

Pour l'occasion, aucun discours n'a été prononcé. Une citation du Général de Gaulle, figurant sur la plaque commémorative, rappelle l'engagement des Ultramarins durant la 1e guerre mondiale.

« Nous avons une dette envers eux, car pour la plupart, c'étaient des descendants d'esclaves. Ils étaient venus combattre pour la liberté. La France a un devoir de mémoire envers ces hommes qui se sont sacrifiés pour la patrie » a précisé la municipalité de Paris.

Pour les associations et les politiques originaires d'Outre-mer, cette cérémonie avait toute son importance : « On parle de la diversité de la population française. C'était le moment de rappeler que lorsque la patrie a eu besoin d'eux, ils se sont levés et ont rejoint les rangs de l'armée ».

Cette cérémonie s'est déroulée en pleine polémique sur le nombre de dates commémoratives en France. Un rapport de la commission présidée par l'historien André Kaspi souligne que ce nombre a doublé ces dernières années.

Cette commission craint que « le communautarisme mémoriel ne provoque de nouvelles revendications ». Elle préconise donc de réduire ce nombre de 12 à 3 : seuls le 8 mai, le 14 juillet et le 11 novembre seraient retenus.

Les autres commémorations, dont celles du 10 mai pour l'Abolition de l'esclavage ou celle du 8 juin en hommage aux morts d'Indochine, seraient ainsi requalifiées en « commémorations locales ou régionales ».

Le CRAN, le Conseil Représentatif des Associations Noires, s'est d'ores et déjà opposé à ces conclusions. Son président, Patrick Lozès, a mis en garde contre le risque d'une « concurrence des mémoires indigne ».

André Kaspi doit donc remettre son rapport ce matin à Jean-Marie Bockel. Avant même sa présentation, le Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants a déclaré qu'il était « contre la remise en cause des commémorations existantes qu'elles soient nationales ou locales ».

Il a avancé l'idée de revoir l'organisation de ces événements pour « toucher les jeunes générations qui n'ont pas connu ce que nous commémorons ».

Kristyan Julin - DOMactu.com
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