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Non au suicide économique, DOMactu persiste, signe et explique sa position

Suite à de nombreux commentaires sur notre position et afin de donner une réponse globale à ceux-ci, nous avons choisi d'expliquer pourquoi DOMactu soutenait la pétition plaidant pour des négociations sans blocage total en Guadeloupe et en Martinique.
[ Jeudi 12 févr. 2009, 15:37 | DOMactu.com | Par DOMactu ]
Oui DOMactu a choisi son camp dans ce conflit : OUI A LA GREVE, NON AU SUICIDE ECONOMIQUE.

Oui, c'est évident, c'est dit, c'est comme ça.
Nous l'assumons, nous le disons, nous le dirons, nous le répéterons, nous en ferons la publicité jusqu'au déblocage des iles.

Et nous invitons ceux qui ne partagent pas notre opinion à toutefois nous accorder le droit de l'exprimer, notre façon de l'exprimer ne pénalise en aucun cas leur liberté et ne porte en aucun cas atteinte à la légitimité des revendications.

C'est un réflexe de survie, c'est aussi un réflexe démocratique, républicain et citoyen, nous ne suivons pas le sens du vent quand il s'agit de poser la question de la LIBERTE des citoyens dans notre pays.

Nos entreprises donc nos emplois sont plus que jamais en danger, alors nous avons le DEVOIR de tout faire pour essayer de les sauver.

Notre position est clairement exprimée dans l'article : "Nous réaffirmons le bien fondé des revendications de fond mais nous condamnons fermement la forme."

Nous tenons à préciser deux choses :

- L'objectivité, la neutralité d'un média n'existe pas. Et nous n'y voyons aucun problème du moment que toutes les tendances sont représentées. Cela s'appelle la pluralité des médias, c'est un élément vital pour une société démocratique. Essayez de citer un média neutre et vous n'en trouverez, pas. De fait ne faites pas s'il vous plaît de faux procès en accusation de "négation de la démocratie", cela n'a pas de sens, il vous faudrait condamner unilatéralement le concept même de "média". Reportez vous sur les médias qui vont dans le sens de votre opinion si vous ne pouvez accepter la lecture d'opinions opposées, nous pouvons vous communiquer nombre d'adresse si vous le souhaitez.

- Face à la propagande déferlante pro-blocage, il nous paraît important que parmi le paysage médiatique local, un média, si petit soit-il, OSE défendre une position différente, et l'assume.

Cautionner le blocage sous sa forme actuelle, refuser de dénoncer les abus, c'est quelque part être complice des dérives constatées, ce que nous refusons.

- Les consignes de modérations ont clairement changées depuis une semaine pour des raisons précises, nous vous laissons juge de la décision qui en découle:

*** Nous recevons de très nombreuses menaces, intimidations, parfois violentes et nominatives. Nous parlons là d'atteinte à l'intégrité physique. Désolé de briser les rêves des uns mais c'est la réalité d'une partie du mouvement. Cette grave atteinte à la liberté d'expression n'est pas acceptable, grève ou pas grève. Je suppose que nous ne sommes pas les seuls. Qui en parle publiquement ?

*** Nous sommes au chômage technique. Nos bureaux sont bloqués et nous sommes refoulés agressivement dans les barrages et agressés verbalement. Combien de témoignages directs recevons nous de collaborateurs ou amis expulsés de leur bureau par des commandos syndicalistes ? Des expériences traumatisantes pour les femmes notamment, souvent très choquées et apeurées par les méthodes, parfois en pleurs. Impossibilité également de prendre des photos témoignages de ces actions, les syndicalistes sont très vigilants et menaçant à ce sujet. Question : est-on dans un état totalitaire livrée à une milice syndicaliste ? Que fait l'Etat pour nous protéger ? QUI EN PARLE OUVERTEMENT ?

*** Multiplication des réactions extrêmement racistes, appelant au départ d'une certaine population. STOP. Ou sont les revendications contre la vie chère ? Qui en parle ?

*** Très nombreuses réactions de propagande organisée : Non. Stop aussi, nous ne pouvons pas laisser dire des mensonges et raccourcis populistes qui ne font qu'attiser un conflit dont tout le monde ne devrait que souhaiter la sortie rapide. Si vous souhaitez lire ces réactions populistes, reportez vous encore une fois aux médias les relayant, nous ne jetterons pas d'huile sur le feu, ni ne ferons l'apologie de la privation des libertés.

*** Enfin, évidement, la tragédie économique et sociale qui se déroule sous nos yeux. Le tourisme ASSASSINE, l'industrie arrêtée, entreprises bloquées. Quel manque à gagner ? Quelles seront les conséquences ? Combien de dépôt de bilans ? COMBIEN DE CHÔMEURS EN PLUS ? 200 euros pour les uns c'est très bien mais qu'expliqueront-ils à ceux qui ont perdu leur travail en conséquence ? Pourquoi ne pas se focaliser sur le contrôle et la baisse des prix, très juste combat de ce mouvement, pourquoi demander l'impossible et pourquoi nier les mécanismes économiques de base dans un monde qui subit une crise sans précédent ? QUI EN PARLE ?

*** Le refrain festif et malsain de ce conflit qui parvient à nos oreilles :  "Matnik/Gwadloup sé tan nou, Matnik/Gwadloup sé pa ta yo, nou ké fouté yo dewo". QUI EN PARLE ?

Nous, avec nos petits moyens, nous en parlons, puisqu'un silence assourdissant règne.
Mieux, nous interpellons les médias nationaux qui souhaitent avoir un autre son de cloche à nous lire. Et nous interpellons également l'Etat sur la situation. Certes la mobilisation est forte d'un côté, il ne s'agit pas de le nier, mais l'autre côté existe aussi et a le droit inaliénable de l'exprimer.

En cela, DOMactu plaide pour des négociations sans blocages, et souhaite une sortie de conflit avec gains de cause dans l'ensemble des points du mouvement sur la base d'une véritable négociation avec des concessions de part et d'autre. Lorsqu'une négociation sur environ 150 points débouche sur 95% d'accord, d'après ce que dit la presse, on ne peut comprendre la position du LKP qui appelle au durcissement, on ne peut  que constater une volonté de déstabiliser l'ensemble du système pour servir d'autres desseins.

"Nous réaffirmons le bien fondé des revendications de fond mais nous condamnons fermement la forme."

Et ce n'est pas sans une certaine crainte que nous publions cette mise au point il faut l'avouer, c'est vous dire le climat pesant de peur qui règne de nos jours dans deux départements français.

C'est la façon que nous avons choisi pour relayer cette position que nous sommes très nombreux à partager, nous ne créerons pas de commandos pour empêcher les gens de manifester, nous n'userons pas de menaces pour empêcher les gens de soutenir ce mouvement, ce sont des pratiques à notre avis incompatibles avec toute notion de démocratie.

Nous connaissons parfaitement le point de vue des pro-blocage, merci de prendre connaissance du nôtre et de l'étudier.

Cette pétition est à l'initiative d'un citoyen dont nous ne connaissons pas l'identité, peu importe, son objet fédère un grand nombre de personnes qui cherchent eux aussi une représentativité, nous la soutenons.

Oui au droit de grève mais :
Oui au droit du travail
Oui à la libre circulation
Oui au droit à l'éducation de nos enfants
Non aux menaces envers les entreprises qui désirent travailler.
Non au blocage actuel de la livraison et de la distribution du carburant.
Oui aux négociations libres.

Si vous êtes d'accord avec la pétition, vous pouvez la signer.
Si vous n'êtes pas d'accord c'est votre droit absolu.

DOMactu
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